Résumé
Contexte : le profil du Cameroun est celui d’une épidémie VIH mixte avec une prévalence dans la population générale estimée à 3% en 2020 ; Chez les Travailleuses de Sexe (TS), la prévalence est 8 fois plus élevée (24%). Le risque disproportionné auquel les TS sont confrontées appelle à des interventions différenciées de prévention du VIH. Cette étude visait à estimer les comportements à risque associés la prévalence du VIH chez les TS.
Méthodologie : Une étude observationnelle prospective a été menée dans 07 Organisations à Base Communautaire (OBC) de Yaoundé (04) et Douala (03) du 11 au 22 juin 2022. La population de l’étude était constituée de 461 TS âgés d’au moins 21 ans qui ont été recrutées de manière consécutive. Elles ont bénéficié de counseling, en plus d’effectuer de l’autodépistage sanguin du VIH non assisté et ont reçu des préservatifs. Les données ont été collectées à l’aide d’un questionnaire. Les associations entre les facteurs de risque potentielles et la séroprévalence ont été testées dans des modèles de régression multinomiale. L’étude a obtenu la Clairance Éthique N°2022/04/1448/CE/CNERSH/SP.
Résultats : avec une séroprévalence estimée à 22,1%, les facteurs associés en analyse univariable (tableau 1) étaient : la poly consommation des drogues, les antécédents d’infections sexuellement transmissibles au cours des 6 derniers mois, l’utilisation régulière du préservatif et le niveau d’instruction. En analyse multivariable, les facteurs sus mentionnés apportent une quantité significative d'information sur la variabilité de la séroprévalence. Cependant, la ville [OR=7,241(IC 95% : 4,150-12,63)] et les antécédents d’infections sexuellement transmissibles [OR=4,778 (IC 95% : 2,769-8,244)] prédisent le mieux cette séroprévalence (tableau 2).
Conclusion : Malgré les limitent de cette étude (autodépistage), ces résultats sont des indicateurs forts qui peuvent servir à l’orientation des stratégies différentiées.
Mots-clés : Travailleuse de sexe ; Comportements à risque, prévalence du VIH.